"La Grande Châtaigneraie d'Auvergne s'étale sur 213 000 hectares et comprend pour sa moitié le sud du département du Cantal et pour le reste, une partie de l'Aveyron et du Lot."
Longtemps, elle est le "territoire du châtaignier, d'une part pour bien marquer le caractère de "parent pauvre" du Cantal en comparaison avec le bassin d'Aurillac et ses riches "planèzes" et, d'autre part, parce que, comme l'indique son nom, c'est le châtaignier qui lui a conféré une unité que ni la géologie, ni les paysages, ni l'histoire n'avaient pu lui donner".
Au Moyen-âge, l’arbre roi de la Châtaigneraie est le chêne.
A partir du 15ème siècle, les plantations de châtaigniers se développent si bien que la Châtaigneraie acquiert progressivement son statut de région à part entière.
Au 19ème siècle, « l’arbre à pain » est présent dans soixante communes du département du Cantal (cantons de Maurs, Montsalvy et Saint-Mamet).
Son fruit, la châtaigne, permet la survivance pendant les temps de disette. Elle permet aussi d’engraisser annuellement un ou deux cochons.
Les habitants de la région (les Castanhaïres) survivent en entretenant une châtaigneraie, souvent composée d'un petit bosquet imbriqué dans quelques champs sur lesquels sont cultivés le seigle pour faire le pain, le sarrasin pour cuisiner des galettes (le bourriol) ou le chanvre pour tisser des toiles.
L’élevage de quelques moutons complète l'activité artisanale avec le tissage de la laine. Ces derniers, comme les chèvres, aident au nettoyage des cams (terres de bruyère).
Ramassées à l’automne, les châtaignes sont séchées dans de petites constructions en pierre au toit de lauze, appelées les sécadous.
Décortiquées à la veillée ou vendues sur les marchés, les châtaignes sont alors la base de l’économie du pays et de l'alimentation de ses habitants.
Comme toutes les régions rurales, la Châtaigneraie cantalienne connaît une importante chute démographique avec la Grande Guerre de 1914-1918. Dans le même temps, deux facteurs contribuent à affaiblir la production du châtaignier : le développement des usines à tanin dans la région de Maurs et l’apparition des maladies de l’encre et du chancre.
Cependant, au cours du 20ème siècle, les habitants prennent conscience de la force des actions collectives grâce à l’éducation populaire faite par des instituteurs publics et par les mouvements agricoles chrétiens. Progressivement, en s’affranchissant de leur complexe d’infériorité, les Castanhaïres s’engagent dans le monde associatif, dans le syndicalisme agricole ou en politique et contribuent à la reconnaissance de leur région.
Tandis que l’agriculture se modernise et se transforme (élevage bovin, production laitière et porcine), les autres secteurs se regroupent au sein de Syndicats d’initiatives dans le but principal de « travailler à l’expansion touristique de la Châtaigneraie ».
Au milieu des années 1980, avec la politique de décentralisation et l’apparition des subventions européennes, « l’association pour le développement touristique de la Châtaigneraie » est créée. Depuis, il en découle de nombreuses initiatives publiques ou privées.
Le 1er janvier 2017, en application de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), la Châtaigneraie cantalienne (21 400 habitants en 2019) est devenue une région administrative.
Celle-ci développe notamment, la plantation de châtaigniers. Actuellement, la production annuelle de châtaignes cantaliennes s'élève à 50 tonnes.
Quant à l'ancien pays du Veinazès, il correspond à l'Est de la Châtaigneraie cantalienne.
Le musée du Veinazès conserve et présente de nombreux objets de son histoire.
Bernard Coste, La Lettre du Veinazès, N°52, juillet-octobre 2016.
Jean-Luc Boudartchouk et Virginie Tourrilhes, Catalogue d'exposition "Archéologie en Châtaigneraie" - 1990. Association pour l'Etude de la Châtaigneraie Cantalienne.
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