Gausbertus serait né avant 1020, dans les environs de Thiers (Puy de Dôme) ou du Puy (Haute-Loire). Dès son plus jeune âge il manifeste une grande piété qui l'amène au sacerdoce. Après avoir exercé un ministère pastoral dans le diocèse de Clermont, il vit en solitaire dans la région du Puy.
Puis il se tourne vers la prédication itinérante et s'installe d'abord à Beix, actuellement Bez-Bédène (Campouriez - Aveyron) sur un éperon rocheux dominant la vallée de la Selve où il construit une église dédiée à la Vierge, puis à Saint-Maurice où il fait de même.
Désireux de perfection spirituelle il entre au Monastère Saint-Sauveur de Figeac (Lot), puis à celui de Conques où sa grande piété est remarquée. Il entre ensuite à celui de Saint-Amans de Rodez. Il en part rapidement, scandalisé par le relâchement des mœurs qui y règne, emmenant avec lui Pierre d'Albi et Bertrand de Rodez.
Il revient en Auvergne et crée à Saint-Projet (Cassaniouze - Cantal), où se trouvent un oratoire en ruines, une nouvelle église ainsi qu'une petite communauté de chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin où il accomplit de nombreux miracles.
Augustin d'Hippone est né le 13 novembre 354 à Tagaste (aujourd’hui en Algérie) d'un père païen et d'une mère chrétienne, Sainte Monique. A 17 ans il est étudiant romain à Carthage, a un fils d'une compagne Adéodat et est manichéen. Il est envoyé à la fin de ses études comme professeur de rhétorique à Milan. Là il se convertit au catholicisme et est baptisé par Ambroise, évêque de Milan. Il revient à Hippone où il vit en communauté fraternelle dont fait partie son fils, et devient évêque du lieu en 395. Il décède le 28 août 430 lors de l'attaque des Vandales. C'est un philosophe théologien, père du latin ecclésiastique et qui a posé les fondements de la doctrine chrétienne. "Le savoir est un moyen de rencontrer Dieu". Il a laissé de nombreux traités et controverses contre les manichéens, les donatistes et le pélagianisme.
C'est l'un des quatre Pères de l'église occidentale et l'un des trente-six Pères de l'église.
Il a été canonisé par acclamation en 1298.
Au dixième siècle est fondée la Congrégation des chanoines réguliers de Saint-Augustin, qui vivent selon des principes définis suffisamment lâches pour pouvoir s'adapter à toutes les situations. Ils se distinguent par un vêtement noir et un scapulaire blanc tissé de lin, large d'un pouce, qui va de l'épaule droite à la gauche et est coiffés d'un chapeau.
Le père supérieur ou Prévôt porte la crosse, un anneau et revêt au chœur le "Rochet". Il est Seigneur spirituel et temporel et administre les biens de la communauté.
Vers 1061, Gausbert obtient du Vicomte Bérenger II de Millau, du Gévaudan et de Carlat par son mariage avec Adela, leurs trois fils Richard, Gilbert et Raymond et de sa belle-mère Nobilia de Lodève une donation d'un territoire dont il peut faire le tour en trois heures après le lever du jour et situé près du château de Mandulphe (aujourd'hui au Puy de l'Arbre) qui est en mauvais état. Située sur un plateau froid et enneigé, cette "motte castrale" a été édifiée par le Comte Géraud d'Aurillac, propriétaire de la contrée, pour surveiller le passage entre Aurillac et Rodez mais ce terrain est désormais couvert de broussailles où vivent des bêtes féroces mais aussi des brigands qui rançonnent les voyageurs d'où l'appellation "Mons Latronum".
La donation de Béranger à Gausbert précise que pour le spirituel les droits de la paroisse de Junhac antérieure sont préservés et que pour le temporel le seigneur du château a l'obligation d'assurer la protection du monastère.
Le territoire accordé, borné par quatre croix, devient une "Sauveté". En douze ans les moines défrichent et édifient une église dédiée à Notre Dame de l'Assomption, un monastère comportant dix moines et un hospice destiné à accueillir les voyageurs et les pauvres, le premier en Auvergne.
Des croix originelles il reste la Croix Sainte-Anne érigée près du hameau de la Sainte Font et la Croix du Cambon. Les deux autres situées sous le château de Mandulphe et à Pouchine ont disparu.
Gausbert obtient une nouvelle donation de Bérenger dans la forêt aveyronnaise de Laussac (Thérondels) où il construit une église dédiée à Saint-Michel.
La réputation de Gausbert amène Pons d'Etienne évêque de Rodez à le solliciter pour aider à la restauration de nombreuses paroisses du Rouergue. Raymond IV de Saint-Gilles, Comte de Toulouse, fait appel à lui pour réformer le monastère Saint-Amans de Rodez. Tout se passe bien au début mais lorsqu'il essaie de réformer en profondeur la vie monacale il est menacé de mort et revient vers ses fondations en amenant avec lui un jeune moine, Bernard de Rodez, dont il a détecté les qualités. Fatigué et après avoir visité toutes ses créations, Gausbert se retire à Laussac où il meurt le 27 mai 1085. Il y est inhumé à sa demande sous une dalle dans l'église.
Plus tard ses restes sont exhumés après qu'il ait été déclaré Saint par acclamation et placés dans une châsse, volée par les huguenots au XVI ème siècle.
Ses ossements furent sauvés par des habitants et placés dans plusieurs châsses visibles dans l'église de Laussac.
Au milieu du 19ème siècle, deux os en furent extraits et confiés à la Cathédrale de Saint-Flour et à l'église de Montsalvy.
Cette précieuse relique enfermée dans une châsse est exposée sur un pilier dans le chœur de l'église paroissiale de Montsalvy.
André Lardy, Saint Gausbert et Saint Bernard, notes de conférence, Montsalvy, 2015.
Pierre François Aleil et Raymonde Gaston Crantelle, Montsalvy. Une cité de la Châtaigneraie cantalienne, Aurillac, 2005.
Chanoine E. Joubert, Les vieilles pierres de la Châtaigneraie - deuxième série, Imp. Moderne U.S.H.A. - Aurillac - 1977.
Abel Beaufrère, Montsalvy. Une description, Une histoire, Aurillac, 1963.
Abbé Georges Muratet, Notice historique sur Montsalvy, sur son église et son monastère, Aurillac, 1844.
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