Remarquable belvédère naturel, le Puy de l’Arbre surplombe le village de Montsalvy. Des monts du Cantal à l’Aubrac, des contreforts des Cévennes au Rouergue, du Quercy aux collines du Limousin, un vaste panorama circulaire s’offre au promeneur.
Cet emplacement stratégique conserve de nombreuses parts d’ombres.
Propriété de l’abbaye Saint Géraud d’Aurillac, la contrée est cédée aux vicomtes du Carladès, peu avant l’an Mil. Ceux-ci, pour en assurer la maîtrise, y élevèrent une motte castrale dite « château de Mandulphe ». Ce point culminant permettait non seulement la surveillance de toute la région, mais également le contrôle de l’ancienne route, attestée au 13e siècle, passant par Montsalvy et reliant le Midi aux estives des monts du Cantal.
Le château de Mandulphe, une des plus anciennes forteresses de la région, fut élevé à la fin du Haut Moyen-Âge. Mentionné au 11e siècle dans la charte de fondation de Montsalvy, son origine pourrait remonter au 9e siècle.
Cette forteresse est atypique pour la région par son nom d’origine germanique et par sa conception exceptionnelle pour le Carladès. Reste la motte féodale de type cratériforme encore bien visible aujourd’hui, entourée d’un fossé en partie comblé et incluse dans une autre enceinte délimitant une basse-cour par un rempart d’une hauteur restante de deux mètres.
Le château de Mandulphe aurait été rasé en 1477 sur ordre du Roi Louis XI en conflit avec Jacques d’Armagnac, vicomte de Carlat.
En 1790, la Constituante décide l’unification des différentes mesures et charge deux astronomes, Méchain et Delambre, de mesurer l’arc du méridien entre Dunkerque et Barcelone. Delambre est en charge de la mesure entre Dunkerque et Rodez.
Muni d’un cercle répétiteur de Borda, il est pris pour un sorcier. Afin de poursuivre sa mission, Delambre demande des lettres d’accréditation à l’administration. Pendant l’été 1797, il stationne quatre jours à Montsalvy et fait le choix du Puech de l’Arbre comme signal de triangulation. Relié à ceux du Puy Violent, de la Bastide du Haut Mont, de Rieupeyroux et de Rodez, il mesure la longueur de la Méridienne de France. Celle-ci lui permet de définir le mètre qui est la dix millionième partie du quart du méridien terrestre.
Ce mètre étalon, faut-il le rappeler, appartient « à tous les hommes, à tous les temps ».
Pendant la Révolution, un frêne est planté dans le village comme Arbre de la Liberté. Vers 1850, il est transplanté au centre de la butte du Puy de l’Arbre tandis que d’autres arbres bordent la première enceinte.
En 1875, un Montsalvyen transforme le site historique tel qu’on le connaît aujourd’hui pour aménager, encouragé par la municipalité, un lieu de promenade.
Depuis 1972, le Puy de l’Arbre est inscrit à l’inventaire des sites classés et protégés.
Pierre François Aleil et Raymonde Gaston Crantelle, "Montsalvy. Une cité de la Châtaigneraie cantalienne", Aurillac, 2005.
Jean-Luc Boudartchouk, "La Motte Castrale du Puy de l'Arbre", revue "Patrimoine en Châtaigneraie" - N°3 - 1988. Association pour l'Etude de la Châtaigneraie Cantalienne.