Tout à l'heure, je traversais le Pont Neuf.
Un beau soleil d'avril faisait joyeusement verdoyer
les touffes d'arbres des bains Vigier...
Victor HUGO
Pierre Vigier naît le 19 janvier 1760 dans le hameau de Ayrolles-Vieille (Cassaniouze) de Françoise Gratecap et de Pierre Vigier, « grand bouvier » à la ferme de Lamothe, dépendant du château du même nom. Le domaine est alors la propriété de Joseph Timothé de Bonnafos qui remarque l'intelligence du jeune Pierre et lui finance ses études.
A l'âge de 25 ans, Pierre Vigier devient procureur (avocat) au Parlement de Paris.
Devant les bouleversements entraînés par la Révolution française, Pierre Vigier se reconvertit.
Le 8 juillet 1791, il achète le droit d’exploiter sur la Seine des bains chauds établis sur deux bateaux.
Le premier est situé au bas du Palais Bourbon et comporte 35 baignoires de bois doublées de plomb. Le second, flottant à la pointe de l’île Saint Louis, compte 32 baignoires de cuivre. Compte tenu de la propreté et du bon ordre de ces bains, l'administration de la ville de Paris l’autorise à établir cent nouveaux bains supplémentaires.
La Révolution suscite aussi des jalousies et Pierre Vigier est inquiété. Ses relations et ses moyens financiers lui permettent d’attendre que l'orage passe, à la pension Belhomme, maison de santé psychiatrique qui accueille fort agréablement, sous prétexte de soins, de riches détenus qui pendant la Terreur, échappent ainsi à l'échafaud.
Dès sa sortie de la Maison Belhomme, Pierre Vigier reprend en main la direction de ses affaires et les fait prospérer.
La Révolution et le formidable courant qu'elle suscite, tant au niveau de l'évolution des mœurs qu'à celui de la liberté d'entreprise, sont les éléments de la réussite fulgurante des "bains Vigier" et de l’établissement d’une des premières grandes fortunes industrielles françaises.
Au moment de son décès survenu le 16 septembre 1817, Pierre Vigier possède six établissements de bains chauds (le fleuron de cette armada comporte, sur deux étages, 140 baignoires en cuivre rouge) ; le domaine de Grand‑Vaux à Savigny-sur-Orge (Essonne) qui s’étend sur une centaine d’hectares ; le moulin de Petit-Vaux (Epinay-sur-Orge) ; l’hôtel de Tessé et deux immeubles sis, quai Voltaire (Paris) ; une maison à proximité de la place des Victoires (Paris) ; « la maison Blanche », propriété de 2.4 hectares au hameau de Clignancourt (Paris) ; la maison et le moulin de l’Arquebuse (Corbeil) sans oublier une impressionnante collection d’œuvres d’art dont un portrait de sa femme jouant de la harpe.
Inhumé dans sa propriété de Savigny-sur-Orge, le corps de Pierre Vigier est transféré au cimetière parisien du Père Lachaise le 6 juillet 1872 lorsque son petit‑fils Joseph se sépare du domaine de Grand‑Vaux.
Ses descendants s’illustreront en politique (son fils) et dans les arts comme la photographie (son petit-fils), l'opéra ou la littérature.
Le dernier représentant de la dynastie Vigier meurt en 1942.
André Bourgouin "La dynastie Vigier à Savigny-sur-Orge et à Lamorlaye" - 1995.
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